vendredi 9 janvier 2015

Maria Chapdelaine de Louis Hémon, illustrée par Clarence Gagnon aux Éditions Mornay en 1933.


Ce roman majeur de la littérature québécoise et française, inspiré de la vie au Lac-Saint-Jean au XIXe siècle, a été traduit dans 43 langues et a été vendu à plus de 60 millions d'exemplaires dans le monde. L'histoire se déroule dans les bois de la région du lac Saint-Jean du nord du Québec. Il décrit une année dans la vie d'une jeune fille nommée Maria Chapdelaine, dans la vie de sa famille et de ses prétendants. L'action commence au début du printemps dans la petite église en bois du village de Péribonka, remplie de fidèles paroissiens.


Maria Chapdelaine est l'aînée de six enfants. Elle vit avec sa famille dans une ferme isolée loin dans les bois environnants Péribonka. À l'âge du mariage, Maria a le choix entre trois maris potentiels représentant trois destins possiblesFrançois Paradis, trappeur et bûcheron, lui offre une vie dans la forêt, loin de la compagnie de la famille et les amis. Eutrope Gagnon, seul voisin de Maria Chapdelaine, lui propose une certaine forme de continuité en devenant l'épouse d'un agriculteur. Enfin, Lorenzo Surprenant, un ouvrier d'usine, lui promet le confort et l'excitation de la vie urbaine en Nouvelle-Angleterre. L'attachement de Maria à la terre est fort et elle sait, après le décès de sa mère, qu'elle ne peut pas abandonner son père et les enfants plus jeunes. Eutrope Gagnon devient un choix évident


La famille Hémon est d'origine bretonne. Le père (Félix Hémon) et la mère (Louise Le Breton) appartenaient à des familles illustres. Le père, d'abord professeur puis auteur d'études littéraires, deviendra sous-ministre de l'éducation. Louis Hémon (1880-1913) est le troisième et dernier enfant du couple. Lorsqu'il a 2 ans, sa famille déménage à Paris où il effectuera ses études. A 23 ans, il quitte Paris pour Londres. Il y écrit trois romans entre 1908 et 1910. Le 12 juin 1911, il embarque sur le "Virginian" en direction de Québec. Le 26 juin 1913, il est happé par un train à Chapleau… Il aura donc vécu 2 ans au Québec.


Le mythe de Maria Chapdelaine commence… Louis Hémon a, entre temps, expédié un exemplaire de son roman au journal Le Temps le 26 juin 1913. Le journal, qui ignore le décès de Hémon, publie le roman, sous la forme d'un feuilleton, du 27 janvier au 19 février 1914. Ce roman sera publié en livre en 1916. Devant l'ampleur du succès, on publiera ses autres œuvres.


En 1921, le jeune éditeur parisien Grasset publie le livre à Paris : c'est un grand succès qui va se perpétuer jusqu'aux années 1950. Maria Chapdelaine a été abondamment illustré, parfois par des peintres dans des éditions de luxe. Les plus célèbres illustrateurs sont Marc-Aurèle Suzor-Côté (édition LeFebvre, 1916), Thoreau MacDonald (The Macmillan Company, 1921), Gérard Cochet (la Renaissance du livre, 1922), Jean Lebédeff (éditions Fayard, 1928) et Clarence Gagnon (éditions Mornay, 1933). C'est cette dernière édition que je vous présente ici à la vente.


L'ouvrage a été commencé en 1929 : il a fallu trois ans de travail à Clarence Gagnon (1881-1942) pour exécuter les 54 illustrations en couleurs. Installé à Paris, il est l'inventeur du paysage canadien, avec ses vastes étendues vallonnées et enneigées. Il n'illustrera que deux ouvrages (Maria Chapdelaine et Le grand silence blanc) dans sa vie et toujours avec beaucoup de délicatesse. "Collectors" ! Pierre


HÉMON, Louis. Maria Chapdelaine. Illustrations de Clarence Gagnon. Paris, Editions Mornay, 1933. Un volume petit in-4. Remarquable reliure plein veau à damier noir et fauve, estampé et ciselé aux quatre coins de paysages du Canada, dos lisse, pièce de titre, gardes colorées, tranche supérieure dorée, couvertures conservées. Tirage limité et numéroté, celui-ci sur Rives à la forme. [iv: faux-titre, justification, page de titre illustrée], 205pp, [1p.]. 54 illustrations en couleur de Clarence Gagnon. Mors fragiles. Bel exemplaire. 1000 € + port

2 commentaires:

Jeanmi a dit…

Je l'ai lu à l'âge où l'on refuse tout, pour je fus séduit...

Pierre a dit…

Vous aimez les extrêmes, Jean-Michel ! J'ai le souvenir d'un billet où vous célébriez la chaleur du Sénégal ;-)) Pierre